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Anniversaire des Femmes Libérales

Journal - L‘association des Femmes


Libérales fêtera son 40ième anniversaire demain - 20.03.2009

Un engagement dynamique et permanent pour la cause des femmes


Ce samedi, 21 mars, l’association des Femmes Libérales fête son quarantième anniversaire. Sa naissance se situe en cette fin des années 1960 qui voyait l’émergence de nombreuses associations féminines dans le pays, s’engageant pour la cause des femmes et témoignant d’une prise de conscience politique des femmes de l’époque.

Au fil des décennies, l’association a fait un chemin constructif pour faire passer à ses membres des informations politiques et leur offrir des possibilités de rencontres et de participation à des activités culturelles.

Le «Lëtzebuerger Journal» s’est entretenu avec Simone Beissel, présidente nationale de l’association depuis 1994, sur les engagements, enjeux et sur l’avenir de l’association, ainsi que sur la situation des femmes luxembourgeoises au moment de la création de l’association.

«Le contexte social n’était guère brillant»

Lëtzebuerger Journal: Quels étaient le contexte social et les motifs de la fondation de l’Association des Femmes Libérales en 1969?

Simone Beissel: Le 30 janvier 1969, lorsqu’une cinquantaine de femmes soucieuses de promouvoir les idéaux du libéralisme parmi les femmes dans la société, ont créé notre association, les contextes social en matière des droits des femmes, de rêves d’égalité de droits ou d’égalité de chances entre femmes et hommes, n’étaient guère brillants.

En effet, toutes les femmes, quelle que fut leur carrière ou leur niveau de qualification professionnelle, redevenaient ipso facto mineures dès qu’elles se mariaient. Elles étaient «assistées» et «autorisées» pour chaque acte juridique qu’elles accomplissaient; elles ne pouvaient avoir leur propre compte en banque; l’Etat luxembourgeois et apparemment aussi l’ARBED étaient plutôt réactionnaires. Ainsi, les maîtresses d’école perdaient immédiatement leur emploi public au moment de se marier. Alors que leurs maris, respectivment collègues masculins, s’investissaient déjà à fond dans les divers mandats et fonctions du Parti Démocratique, des dames pionnières telles que Henriette Jung, Liliane Thorn-Petit, Colette Flesch, Annette Schwall-Lacroix, MillyMart, Marianne Kinsch, Fanny Jacquemart, Manette Schaack, Elisabeth Welter, Berthe Henckes, Marie-Louise Winter et Antoinette Antony, bien pensantes et décidées de «faire plus», mais de «faire autre chose», tout en prônant le libéralisme, mettaient sur pied une association libérale féminine, alors qu’il y avait une lacune dans la société luxembourgoeise concernant ce courant philosophique, pour l’implanter fermement parmi les autres organisations féminines déjà existantes. Les buts majeurs de l’association tant à l’époque qu’à l’heure actuelle visent à promouvoir l’esprit libéral en informant et en sensibilisant ses membres aux problèmes des femmes, aux problèmes sociétaux et aux problèmes politico- économiques d’actualité. En organisant entre autres des activités culturelles et récréatives à large spectre, tout en oeuvrant comme membres du Conseil National des Femmes à la promotion générale des droits des femmes.

Réformer les droits et devoirs des époux

LJ: Quels étaient la position et le rôle des Femmes Libérales dans la lutte pour la réforme des droits et des devoirs des époux au début des années 1970?

SB: Entre 1969 et 1978 les Femmes Libérales étaient au premier rang, ensemble avec les autres membres du Conseil National de Femmes et de la Fédération Nationale des Femmes Luxembourgeoises dans le combat pour réformer les droits et devoirs des époux,consacrant enfin l’émancipation civile de la femme mariée au Luxembourg; elles continuaient à lutter pour la réforme des régimes matrimoniaux aboutissant à la loi de 1974 et pour d’autres thèmes: l’association se préoccupait de la réforme de l’autorité parentale en 1975 ainsi que de toutes les lois consacrant la protection de la maternité et l’attribution des allocations de maternité; elle menait une campagne de sensibilisation importante pour dépénaliser l’avortement, effort qui était finalement couronné par l’adoption de la loi sur l’avortement en 1978.

LJ: Comment fonctionnent les rapports entre l’Association des Femmes Libérales et le Parti Démocratique?

SB: Lors de la création de notre association en 1969, le leitmotiv était l’autonomie générale vis-à-vis du parti libéral. Ne pouvant se rallier aux modèles des organisations féminines du CSV ou du LSAP dans lesquelles il ne s’agissait que de sections féminines à l’intérieur du parti, les pionnières de notre association ne désiraient pas s’intégrer au Parti Démocratique, ni figurer comme liste de membres féminins dans quelque organisation sans identité affirmée.

Cette évolution parallèle, mais non intégrée, a porté ses fruits alors que notre association compte jusqu’à 1.500 membres et sympathisants parmi lesquels le libéralisme est proposé et non imposé, et où surtout la convivialité et la solidarité, l’amitié et la mise en confiance dans nos propres moyens figurent parmi les explications de l’éclosion impressionnante des Femmes Libérales au Luxembourg.

LJ: Quelles sont les activités des Femmes Libérales et qu’est-ce que les membres attendent de l’association?

SB: Le conseil d’administration national comme les cinq sections locales, à savoir la grande section d’Esch/Schifflange, la section régionale de l’Est, la section de Mamer/ Cap/Holzem, la section régionale du Nord et la section de Sanem/Soleuvre, oeuvrent pour proposer à leurs membres des visites d’institutions et/ou de musées, des excursions, des voyages culturels et des conférences sur les sujets d’actualité: Europe, crise économique, bail à loyer, avenir de la Constitution luxembourgeoise, etc.. Par ailleurs, notre association a oeuvré depuis de très longues années en faveur de toutes sortes de personnes, et notamment les enfants qui se trouvent dans le besoin. Ainsi, l’organisation de bazars de Noël traditionnels en vue de collecter un maximum de fonds sert essentiellement à pouvoir octroyer des dons de sommes appréciables à des associations luxembourgeoises ou étrangères qui défendent des buts charitables. L’Association des Femmes Libérales a soutenu le mouvement luxembourgeois pour le planning familial sous l’égide de Madame le Docteur Marie-Paule Molitor-Peffer et elle continuera de le faire. Je présume que nos membres, qui assistent avec assiduité aux activités les plus diverses et qui suivent non seulement des cours de cuisine auprès de chefs renommés, mais adorent également avoir une bonne qualité de vie lors de nos rencontres amicales, aimeraient que le haut niveau de toutes nos activités demeure.

Protéger les droits fondamentaux

LJ: Quels sont les défis d’une association comme les Femmes libérales dans le monde actuel? Est-ce que les besoins et attentes des membres ont changé?

SB: Je pense que la promotion du libéralisme est d’une importance capitale dans notre monde actuel stressé et stressant, qui se polarise de plus en plus dans la plupart des pays de l’Union Européenne entre des blocs de droite et des blocs à courant socialiste. La menace du «big brother is watching you», Etat-policier tous azimuts, la menace constante de la réduction, voire de la disparition de nos droits fondamentaux dans un esprit mal éclairé d’horreur sécuritaire, rendent absolument nécessaire que le libéralisme demeure, et même soit soigné, comme une fleur rare.

Connaissant l’état d’esprit ouvert et généreux de nos membres, je pense que les dames de notre association, quitte à ce qu’elles exigent toujours une bonne qualité des activités offertes, vont continuer à s’inscrire dans une ligne constructive de précieuse fidélité.

LJ: Quelles sont les perspectives d’avenir de l’association?

SB: Quarante ans, c’est certes l’âge de la raison. Pour les femmes, c’est l’âge où celles qui ont des enfants petits ou grands, qui ont donné une dimension supplémentaire à leur vie, ont très souvent la possibilité de faire autre chose, de s’occuper de nouveau de leurs propres loisirs et de leur formation suppémentaire selon le principe du «lifelong learning». Quarante ans, c’est aussi la pleine forme dans notre monde actuel. J’ai donc la ferme conviction que l’Association des Femmes Libérales, robuste, stable et composée de dames énergiques et actives, continue à se positionner dans le groupe d’associations féminines ici au Luxembourg, mais également parmi tous les organismes qui continuent à prôner les idéaux de libéralisme, de solidarité, de tolérance, de convivialité et d’amitié.

LJ: Madame Beissel, nous vous remercions pour cet entretien.

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